Plan détaillé "Lamento du jardinier" (Electre de Giraudoux)
Électre, « Le Lamento du Jardinier »
Le texte qui nous est présenté est extrait d‘Électre, réécriture de la pièce de Sophocle par Jean Giraudoux en 1937. Celui-ci nous présente le Lamento du jardinier, monologue situé durant l’entracte. Le passage soumis à notre étude nous amène à nous demander en quoi cet entracte est un dialogue entre le dramaturge et le public. Afin de répondre à cette question, nous verrons tout d’abord en quoi l’extrait est un lamento moderne mais traditionnel, puis en quoi celui-ci est aussi une démonstration de la part du jardinier, et finalement en quoi le Lamento nous présente une définition paradoxale de la tragédie.
1er Axe : Un lamento moderne mais traditionnel
Le Lamento est terme musical emprunté à l’opéra, sensé être une plainte.
La forme du lamento, à l’entracte, revient aux origines mêmes du théâtre, avec le Coryphée, le chef de chœur. Dans la Grèce Antique, celui-ci se détachait du chœur afin de dialoguer avec des personnages sur scène, ou bien avec le public. On pourrait alors parler de parabase, bien que cet élément des comédies grecques ait été utilisé surtout par Aristophane.
Interpellations nombreuses au public « Je ne sais si vous êtes comme moi » (ligne 1579); de plus, il se trouve devant le rideau. Le quatrième mur s’effondre totalement, car le jardinier ne fait même plus vraiment partie de la pièce : il est une sorte d’entité non identifiée, n’appartenant ni au public ni à la fiction tragique.
Structure didactique : l’apposition « C’est cela que c’est, la tragédie » : revient au terme de parabase, là où l’auteur est sensé donner personnellement sa vision.
2ème Axe : La démonstration du jardinier
Il y a une vraie complicité qui s’installe entre le jardinier et le public : il est conscient qu’il ne pourra finalement jamais revoir Électre ; d’ailleurs, on ne le reverra plus après son lamento.
Personnage modeste, ne correspond pas aux personnages classiques des tragédies,