La montée de l'emploi précaire constitue t-elle une atteinte à la cohésion sociale ?

Durant les trente Glorieuses, avec le compromis fordiste, s'est constitué une norme d'emploi, celle d'un emploi à plein temps, à durée indéterminée (CDI) et bénéficiant de garanties. Le travail avait alors une fonction économique et sociale qui permettait de nouer des relations sociales et d'assurer la cohésion sociale. Celle-ci fait que les individus arrivent à vivre ensemble, elle cimente et assure l'unité minimale d'un ensemble social. Cette pacte social a bien fonctionné jusqu'en -75. Mais, dès les années -80, les entreprises évoluent dans un contexte différent autrement dit concurrentiel avec la fin du compromis fordiste, c'est toute la consolidation salariale qui s'effondre. Elles vont avoir besoin de flexibilité accrue c'est-à-dire ajuster la quantité de travail en fonction des besoins de l'entreprise pour stimuler les GP et gagner en compétitivité-prix, or l'emploi typique n'apporte pas ce besoin. C'est pourquoi, il va y avoir un développement des emplois atypiques constitués d'une part d'emplois à temps partiel (horaires limité) et d'emplois précaires c'est-à-dire des emplois salariés dont la durée n'est pas garantie (Contrats à durée déterminée, intérim, stages, emplois aidés). La part des emplois atypiques dans l'emploi salarié a doublé en 20 ans.
Il est donc légitime de se demander si la précarité de l'emploi peut constituer une atteinte à la cohésion sociale? C'est pourquoi nous verrons qu'il peut être source d'affaiblissement de la cohésion sociale, puis qu'il apporte néanmoins des avantages.

I. La précarité de l'emploi influe sur la qualité du lien social issu du travail

A. Vers une remise en cause de la fonction intégratrice du travail

a) Les emplois précaires ne permettent pas une stabilité de l'emploi, ce sont des emplois où l'intégration des salariés est moins forte et où les perspectives de carrières sont moindres. Par conséquent, le temps