poeme marriane cohn
La Gestapo de Lyon l'arrête, en mai 1944, près de la frontière suisse alors qu'elle tentait de faire de faire passer 28 enfants.
Marianne Cohn a été longuement torturée, avant d’être assassinée par les nazis le 8 août 1944 à l'âge de 22 ans. Son corps a été jeté dans une fosse commune en Haute-Savoie.
Elle écrivit ce poème lors de sa captivité, il témoigne de son courage et de sa volonté de sauver ses amis de la Gestapo.
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Elle préférait mourir plutôt que de trahir ses amis. Car elle savait que sinon plus personne ne pourrait aider ces enfants.
« Je trahirai demain »
Je trahirai demain pas aujourd’hui.
Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles,
Je ne trahirai pas.
Vous ne savez pas le bout de mon courage.
Moi je sais.
Vous êtes cinq mains dures avec des bagues.
Vous avez aux pieds des chaussures
Avec des clous.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui,
Demain.
Il me faut la nuit pour me résoudre,
Il ne faut pas moins d’une nuit
Pour renier, pour abjurer, pour trahir.
Pour renier mes amis,
Pour abjurer le pain et le vin,
Pour trahir la vie,
Pour mourir.
Je trahirai demain, pas aujourd’hui.
La lime est sous le carreau,
La lime n’est pas pour le barreau,
La lime n’est pas pour le bourreau,
La lime est pour mon poignet.
Aujourd’hui je n’ai rien à dire,
Je trahirai demain.
Marianne Cohn, 1944