Poesis et Techne
Pour élucider la conception de l’acte de production artistique chez les Grecs, il faut partir de deux concepts, TECHNé et POïESIS. Ces deux termes pourraient être traduit par art. Cela prouve bien que l’on a pas du tout les équivalents conceptuels en français. Il y a souvent une polysémie en grec, qui ne correspond pas du tout au découpage des concepts dans la langue latine. Cette élucidation de l’acte de production artistique n’occupe pas une place secondaire dans l’économie de la philosophie grecque. Heidegger, dans la lecture qu’il fait de Aristote, il dit que d’une certaine manière, tout part de là. Toute la philosophie grecque est issu de cette interprétation de l’acte de fabrication. Heidegger montre en particulier que le couple fondamental matière forme, à partir duquel est structurée en grande partie la pensée occidentale.
Deux concepts pour penser cette fabrication, Technè, on pourrait dire que c’est le concept qui réfère à un savoir-faire, on est vraiment du côté de la connaissance, la technè c’est un cycle de connaissance, et poïesis, est un terme qui vient du verbe poïein, qui veut dire faire, fabriquer. Notre poète évidemment vient de là. Mais c’est un développement fort tardif. Il n’a pas grand chose à voir avec le premier sens grec. Un couple de concept à travers lequel s’élabore la pensée grecque de l’art, et plus largement, de la production par l’homme d’un objet, dans son sens le plus large.
Commençons par Technè : un savoir-faire, On va commencer par une citation d’un texte d’Aristote, c’est un extrait de la métaphysique : « Il y a art (technè) quand de nombreuses notions empiriques donnent