Poetry
I. Un monde absurde ?
1) Violence de la sexualité : viol collectif répété par ses camarades de Heijin, jeune collégienne, dans l’annexe de la salle de sciences (=> aspect bestial, mécanique de l’être humain ?) puis suicide du haut d’un pont dans l’eau noire et impénétrable d’une rivière. Dans une moindre mesure, la brutalité du vieillard concupiscent dans sa baignoire tentant de forcer Mija, son aide à domicile, en est un rappel…
2) Hypocrisie, corruption et matérialisme d’une société individualiste où les parents préfèrent la carrière de leurs enfants à l’exigence morale de justice : les pères des collégiens se réunissent pour étouffer l’affaire en achetant le silence de la famille d’Heijin, comme une véritable bande de mafieux : 30 millions de yens, une somme que des paysans pauvres pour eux ne devraient pas refuser… Noter qu’aucun d’entre eux n’est prêt à aider Mija, l’humble grand’mère de Wook, l’ado mutique, à obtenir cette somme : quant à l’argent, c’est chacun pour soi… Mépris aussi de ces pères pour le calvaire de la jeune fille : l’un d’eux ira même jusqu'à se plaindre du manque de goût de son fils, trouvant la victime « petite , grosse et moche »… Cynisme absolu, réification de l’être humain : tels pères, tels fils ? Transmission de l’absence de repères (re-pères) ? Hypocrisie des journalistes enfin, qu’on pourrait penser contre-pouvoirs ; or le journaliste qui interviewe Mija commence par la douceur et finit par l’agressivité, probablement par goût du scoop – avant de jouer les facilitateurs bien rémunérés dans les échanges avec la famille de Heijin… A qui faire confiance alors ?
3)Laideur de l’environnement urbain : Séoul est décrite par ses banlieues interminables ; routes, fils électriques, immeubles, flot de circulation incessant (cf bande-son avec bruit du trafic quasi-permanent), couleurs criardes, panneaux publicitaires omniprésents => satire d’une