Politique budgetaire au maroc
Utiliser la politique budgétaire pour stimuler la croissance
De l’opportunité pour les pays à faible revenu de réduire leur déficit budgétaire
Emanuele Baldacci, Benedict Clements et Sanjeev Gupta
L
’UN DES GRANDS principes macroéconomiques est que la politique budgétaire peut servir à stimuler la demande globale et à relancer une économie stagnante. Par ailleurs, un nombre croissant d’études, portant essentiellement sur des pays industrialisés, semblent indiquer qu’une politique budgétaire expansionniste ne permet pas toujours de sortir une économie d’une récession. En particulier, lorsque l’endettement public est déjà élevé, il se peut qu’une augmentation du déficit budgétaire entraîne une baisse de l’investissement et de la consommation privés, ce qui annule l’effet d’une hausse des dépenses publiques ou d’un allégement fiscal sur la demande globale. En fait, plusieurs études sur des pays de l’OCDE montrent qu’une réduction du déficit budgétaire peut accélérer la croissance lorsque l’endettement public est élevé et insoutenable. Une réduction des emprunts publics servant à
financer les dépenses par un déficit systématique pousse généralement les taux d’intérêt à la baisse, ce qui encourage l’investissement. Une baisse des taux d’intérêt accroît aussi la valeur des actifs, et cet effet de patrimoine encourage la consommation et l’investissement privés. Par ailleurs, une baisse des déficits pousse le secteur privé à réduire les estimations de ses obligations fiscales actuelles et futures, ce qui stimule encore l’investissement et la consommation. Ces études indiquent aussi que la manière dont le déficit est réduit est importante. Un tour de vis donné essentiellement sous forme d’une réduction des subventions, des transferts (tels que les pensions) et de la masse salariale publique tend à durer plus longtemps et peut être expansionniste, alors qu’un