Politique et littérature
Ioana Galleron MCF Littérature française Université de Bretagne Sud
En abordant le domaine du croisement entre littérature et politique, trois types de questions se posent au chercheur pris dans une démarche épistémologique : I. Qu’est-ce qui a été fait ? II. Quels résultats conceptuels cette recherche permet-elle de dégager, notamment pour la légitimation de ce type de recherche et dans la perspective d’une délimitation du champ d’exercice de ce travail ? III. Quelles perspectives ce survol de la situation existante suggère-t-il ? La réponse à ces trois questions ne sera qu’esquissée dans les pages qui suivent ; elle est limitée d’abord par la restriction de la bibliographie envisagée aux études sur les auteurs français, puis par l’emploi d’une source unique pour l’établir (le catalogue de la BNF), et enfin par le manque de temps qui m’a imposé un choix de lectures finalement réduit (20/ 115) parmi les ouvrages identifiés comme potentiellement intéressants. Les contributions des étudiants en M1 Recherche, qui enrichiront la bibliographie de fiches de lecture, occasionneront à coup sûr une nouvelle réflexion intégrant leurs découvertes. I. La bibliographie Une tentative d’ordonner les études en différentes classes fait ressortir d’emblée à la fois la dilatation du champ de recherche et sa relative absence de structuration, qu’on pourrait imputer à un manque de réflexion épistémologique, précisément. Certes, on identifie quelques ouvrages à visée a priori générale (sujet : « littérature et politique »), mais peu se révèlent, à la lecture, vraiment utiles pour démêler les problématiques du croisement entre ces deux domaines distincts de la pratique humaine. Certains se contentent de poser « littérature et politique » -soit dans le titre, soit dans les mots clé- comme le plus petit dénominateur commun d’interventions disparates d’un colloque ; l’introduction vise, dans ces cas, plutôt à