Politique familiale et redistribution
Ce qui n’était au XIXème siècle qu’un investissement volontaire de la part d’employeurs paternalistes, est devenu petit à petit un des piliers de la protection sociale française. La politique familiale est une des « branches » de la sécurité sociale mise en place par les ordonnances de 1945. S’il existe un large consensus sur l’existence même d’une politique d’aide aux familles, les finalités et les prestations de cette politique se sont multipliées et diversifiées au cours du temps.
Natalité, lutte contre la pauvreté, conciliation de la vie personnelle et de la vie professionnelle des femmes sont autant d’objectifs poursuivis par la politique familiale, comme l’attestent les programmes de qualité et d’efficience « famille » qui reprennent ces trois objectifs. Il faut préciser que la politique familiale ne se réduit pas aux seules prestations servies par les caisses d’allocations familiales : les prestations servies par d’autres branches de la sécurité sociale (prestations offertes par la branche de l’assurance maladie-maternité, avantages familiaux pris en compte dans le calcul de la pension de retraite), les transferts fiscaux (dépenses fiscales affectées à la politique familiale, le quotient familial de l’impôt sur le revenu) et la prise en compte du fait familial dans d’autres politiques publiques (médecine scolaire, transports publics, etc.) concourent également à aider les familles et à préserver leur niveau de vie malgré l’arrivée d’un enfant.
C’est bien là le premier objectif de la politique familiale : compenser le coût de l’enfant par le biais de la redistribution horizontale, c’est-à-dire par le transfert des richesses des ménages sans enfants vers les ménages avec enfants. Mais la politique familiale a aussi pour objet d’assurer une redistribution verticale des richesses des ménages les plus aisés vers les ménages les plus défavorisés.
En ces temps de crise économique, les