Politique industrielle et libre échange
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Politique industrielle Vous allez nous parler de politique industrielle… Oui. L’audition de Bernard Tapie, la visite du Pape, l’incendie du tunnel sous la Manche l’ont un peu occulté, mais on a beaucoup parlé la semaine dernière de l’industrie, de ses difficultés, mais aussi de politique industrielle. Il y a eu l’annonce chez Renault de la suppression de 6000 emplois, puis celle, chez EADS, de la poursuite d’une politique de délocalisation. Politique qui ne va pas de soi comme l’a montré la condamnation, toujours cette semaine, d’Arena, une entreprise de lingerie féminine, qui avait fermé une usine française pour en ouvrir une autre en Tunisie… Et à quoi cette entreprise a-t-elle été condamnée? À indemniser les ouvrières qu’elle avait licenciées. Mais il y a aussi eu le discours de Nicolas Sarkozy à Saint-Nazaire qui trace les lignes d’une politique industrielle qu’il mène avec constance depuis maintenant plusieurs années, puisqu’il n’a pas attendu d’être élu à la Présidence pour s’occuper de ces questions. Déjà quand il était ministre de l’intérieur, il s’était occupé du dossier Alstom et de l’OPA de Sanofi sur Aventis. Depuis qu’il est Président, il est intervenu à plusieurs reprises sur le sujet, au salon aéronautique du Bourget, dans l’aciérie de Gandrange, à Saint-Nazaire. Il est intervenu directement dans le rapprochement entre GDF et Suez et on lui prête l’ambition de confier les rênes d’Areva au groupe Bouygues. Au fil de ces discours et de ses interventions on voit se dessiner une politique qui, pour l’essentiel, s’inscrit dans une tradition ancienne, pompidolienne… avec quelques idées forces :
- Les activités industrielles sont importantes et il faut les défendre,
- Il faut construire des champions nationaux dans les activités jugées stratégiques,
- L’Etat a toute légitimité pour intervenir dans le champ économique. Il n’a pas vocation à être opérateur de ces entreprises,