pompei
De fait l'angoisse, l'absurdité et l'irréel sont les constantes des écrits de Buzzati. Il aborde le thème de l'attente anxieuse, dès 1933, dans sa nouvelle, Barnabo des montagnes (Barnabo delle montagne). Les effets qu'il affectionne sont le suspense, l'imaginaire, l'étrange, le surnaturel : le roman Les Sept Messagers (I sette messaggeri, 1942) décrit la défaite et la mort du soldat qui revient chez lui sous forme de squelette. Cette allégorie, qui se réfère aux événements tragiques de la guerre, marque le début d'une série de récits qui deviendront de plus en plus répétitifs, divertissements littéraires d'un romancier désormais sûr de ses moyens et de ses effets. Buzzati réunit ses nouvelles en recueils dont les titres généraux sont choisis parmi les plus emblématiques de ces histoires, comme Panique à la Scala (Paura alla Scala, 1949), L'Écroulement de la Baliverna (Il crollo della Baliverna, 1954), Les Nuits difficiles (Le notti difficili, 1971).
Dans L'Image de pierre (Il grande ritratto, 1960), histoire de science-fiction à l'italienne, apparaît un thème nouveau, celui de l'érotisme, que l'auteur prolonge un peu plus tard avec Un amour (Un amore, 1963), récit réaliste où le mariage et les valeurs bourgeoises sont mis en cause à travers le personnage d'un architecte milanais quinquagénaire qui s'éprend d'une danseuse dont il devient l'amant. À partir d'une aventure vécue à la première personne, le romancier s'attaque à un thème cher au théâtre expressionniste allemand du début du siècle, celui de la passion dévorante et