Pont mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure L'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
Guillaume Apollinaire (1880 - 1918)
LE PONT MIRABEAU [Apollinaire 1912]
Alcools, dont le titre primitif était eau de vie est paru en 1913.Notre poème est le second du recueil. Il date de 1912, époque de la rupture avec Marie Laurencin ; Le pont Mirabeau a pour cadre Paris comme la Zone qui le précède. Et il est suivi par la chanson du mal-aimé qui traite aussi du thème de la rupture amoureuse.
Ami des peintres Derain et Picasso, apollinaire est sensible à la nouvelle esthétique cubiste. C’est cette modernité que l’on retrouve dans nos vers inscrits pourtant dans la tradition de la poésie amoureuse. C ‘est un poème de l’ambivalence : ancien et nouveau , un chant de la rupture, un poème qui possède la fluidité de l’eau et la fixité de la pierre.
I UN POEME ANCIEN ET NOUVEAU 1) ancien
-Apollinaire a choisi le grand vers lyrique : le décasyllabe. Chaque strophe se compose de trois vers aux rimes féminines suivies qui auraient du former un tercet.
-L’ensemble est composé comme une chanson avec son refrain sur l’amour malheureux et la fuite du temps.
-Le sujet