Portrait de staline dans les mémoires
Lorsque le Général de Gaulle évoque Staline, il rappelle sa « volonté de puissance ». Ce zèle qu'il consacre à ses tâches est la clé de voûte de son caractère. Il ne connait ni la « pitié », ni même l'indulgence. La sensibilité lui est inconnue, il est intrinsèquement cruel. Il se méfie de chaque personne qu'il considère comme « un obstacle ou un danger » et qu'il n'hésiterait pas à faire éliminer. Le lexique de la dissimulation, du faux-semblant, lui est alloué. Il est décrit de façon très imagée : « communiste habillé en maréchal, dictateur tapi dans sa ruse ». En réalité, derrière tant de malice se dégage le profil du « despote » qui n'hésite pas à imposer à son pays « une dépense inouïe de souffrances et de pertes humaines » pour remplir ses desseins.
Le Général de Gaulle voit en Staline ce « charme ténébreux » qui rend cet homme si fascinant nonobstant l'âpreté de son engagement. L'homme d'acier aspire à la grandeur de la Russie, tellement qu'il l'incarne. Sa « volonté de puissance » est au service des « rêves de sa patrie ». En réalité, Staline, parce qu'il est fascinant de puissance, parce qu'il est enivrant de cruauté, il est un dirigeant hors norme. De Gaulle voit en lui un « conquérant à l'air bonhomme » prêt à tout pour parvenir à ses fins. D'ailleurs, après la signature du traité franco-russe, « Il s'était remis à manger ».
De Gaulle n'a pas dressé ce portrait avant que les négociations ne commencent sans raisons : en effet, le caractère du maréchal détermine les péripéties inhérentes à celles-ci. Staline est constamment en mouvement, s'immobilisant parfois, s'animant brusquement. Surtout, sa « ruse » est sans cesse présente, et pour autant