^SUJET : « Portée et limite de la décentralisation » La décentralisation constitue une forme d’aménagement du pouvoir au sein de l’État unitaire. L’État unitaire se caractérise son unité normative et institutionnelle, qui implique un important pouvoir central. Toutefois, la centralisation présente d’évidentes limites ; historiquement, les États unitaires ont connu une ou plusieurs phases d’aménagement vertical du pouvoir. Ainsi, l’État français jacobin de la Révolution a rapidement cédé devant la nécessité d’aménager le pouvoir central sur le territoire. L’État unitaire doit ainsi s’organiser, d’une part pour des raisons matérielles liées à la bonne administration de l’État, d’autre part sous la pression de certaines revendications locales en faveur d’une plus grande autonomie. La décentralisation consiste plus précisément en une forme particulière de redistribution verticale du pouvoir, qui doit être distinguée de la déconcentration d’une part, de la régionalisation d’autre part. La décentralisation se distingue d’abord de la déconcentration, qui consiste en un simple transfert d’un pouvoir de décision à des autorités nommées et dépendantes du pouvoir central. La décentralisation suppose quant à elle un transfert de compétences à des collectivités dirigées par des organes élus, et donc autonomes par rapport à celui-ci. Elles se voient reconnaître un pouvoir de libre-administration pour les affaires relevant de leurs compétences. L’on comprend donc que l’autonomie constitue un élément central de la décentralisation. Déconcentration et décentralisation peuvent même se cumuler, comme c’est par exemple le cas en France ou en Grande-Bretagne (pour l’Angleterre uniquement). Ainsi, des services déconcentrés de l’État et des collectivités décentralisées vont coexister sur un même territoire, en principe de manière distincte (par exemple en France, coexistent les services préfectoraux, et le conseil général, tous deux compétents à l’échelle du département, mais dans des