Pour aujourd’hui : platon
Séminaire d’Alain Badiou (2008-2009) [notes de Daniel Fischer] Table des matières : Argument 19 Novembre 2008 17 Décembre 2008 21 Janvier 2009 Palestine-Israël Platon : la Caverne 4 Mars 2009 1° - La situation 2° - La sortie 3° - Le lieu de la pensée 4° - Le retour 8 Avril 2009 Platon, 9. Poème et Mathème à l’épreuve de l’Idée (République, 517b) 20 Mai 2009 Récapitulation en six points République, 518b sq Commentaires
1 2 5 10 10 12 14 15 16 17 17 17 19 20 20 23 23
ARGUMENT La situation planétaire de la pensée atteste aujourd’hui que toutes les formes du relativisme, notamment le prétendu « dialogue des cultures », sont liées à l’emprise du capitalisme mondialisé, des inégalités monstrueuses qu’il engendre, et des formes politiques aussi hypocrites que violentes qui lui sont associées sous le nom vague de « démocratie ». Tout de même que l’individualisme affiché, la prosopopée du « bonheur » personnel et les politiques identitaires de tous ordres ne sont que le revers d’une implacable progression de la persécution des plus faibles et du contrôle de tous par l’État. Il est donc rigoureusement impossible de penser une césure quelconque dans les représentations dominantes sans s’en prendre à leur noyau, qui est ce que j’ai appelé le « matérialisme démocratique », et dont tout le ressort est qu’il n’y a rien d’absolu ni de vrai, mais seulement l’égalité des convictions personnelles et la finitude animale des identités. Pourquoi notre guide, au regard de cette situation, est-il, depuis l’année dernière, Platon ? C’est que Platon a donné l’envoi à la conviction que nous gouverner dans le monde suppose que quelque accès à l’absolu nous soit ouvert, non parce qu’un Dieu vérace nous surplombe (Descartes), ni parce que nous sommes nous-mêmes les agents du devenirsujet de cet Absolu (Hegel comme Heidegger), mais parce que le sensible qui nous tisse participe, au-delà de la corporéité individuelle et de la rhétorique collective, de la