Commentaire composé : Léopold Sédar Senghor : Calme jardin
Texte étudié :

Calme jardin,Grave jardin,
Jardin aux yeux baissés au soir
Pour la nuit
Peines et rumeurs,
Toutes les angoisses bruissantes de la ville
Arrivent jusqu'a moi, glissant sur les toits lissent,
Arrivent à la fenêtre
Penchée, tamisées par feuilles menues et tendres et pensives.
Mains blanches,
Gestes délicats,
Gestes apaisants.
Mais l'appel du tam-tam bondissant par monts et continents,
Qui l'apaisera, mon coeur,
A l' appel du tam-tam bondissant, véhément, lancinant? Commentaire :

« Calme jardin » est un poème sans titre extrait des « Jardins de France », in Poèmes inédits (1960), écrit par Léopold Sédar Senghor (1906-2001). Ce poème ne fait pas véritablement partie d’un recueil construit. Le recueil probablement le plus abouti du poète est Ethiopiques, publié en 1956. Épopée triomphante de la négritude où la jubilation lyrique prend le pas sur la déploration du martyre africain encore omniprésente dans Hosties noires, Éthiopiques peut de fait être considéré comme l’œuvre majeure du poète. Preuve d’un sentiment de maturité qui s’impose à lui-même, l’abondante Postface «Comme les lamantins vont boire à la source» est un véritable manifeste poétique dans lequel Senghor veut répondre à toutes les questions, esthétiques et idéologiques, soulevées par son art.
« Calme jardin » reprend les principales lignes directrices de sa poétique, notamment axées sur la négritude. Ici, le poète évoque un jardin sur fond de tam-tam. Il s’agira de voir en quoi ce poème illustre le mouvement de la négritude.
Nous verrons dans une première partie....
Plan :
Introduction
I Rêverie nocturne et bucolique
A/ Structure du texte
B/ Le paysage bucolique
C/ L’univers nocturne
II La négritude comme mouvement poétique
A/ Expatriation poétique
B/ Tam-tam
C/ Une intégration des traditions poétiques de la