Pour sauver la planète sortez du capitalisme
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S’il faut ne garder qu’un livre sur la question du « capitalisme » en ce début 2009, c’est celui d’Hervé Kempf. Poursuivant sa chasse aux prédations des oligarchies qui dirigent la planète, il en tire la conclusion tonique ; « sortez du capitalisme », « racket légitime organisé par la classe dominante », selon Al Capone… Le capitalisme, comme la rafflésie, immense fleur putride de Sumatra, n’est-il pas voué à une prochaine extinction ? Au moins ses perversions et ses impasses nous conduisent-elles dans le mur : il nous reste sept années selon Sajendra Pachaudri pour contenir la hausse moyenne de 2° C sur notre planète en 2100, au-delà de laquelle les climatologues renoncent à la prévision. Après trente années de productivité soutenue, de financiarisation massive, de corruption généralisée, d’inégalités sociales croissantes, la biosphère et l’humanité sont dans une crise majeure. Au point que les géologues britanniques écrivent que nous avons quitté l’holocène, commencé avec le néolithique, pour entrer dans l’anthropocène qui voit se modifier en profondeur par l’action humaine les sédiments, l’atmosphère, les eaux, les espèces… Pas plus les « bons gestes pour la planète » que les technologies innovantes ni la « croissance verte » ne sauront sauver le capitalisme. Quel est le prix à payer pour la vie des générations futures ? L’économie et le surréaliste débat entre Stern et Nordhaus ne nous donnent pas la réponse : il s’agit d’un choix éthique, et politique. C’est l’éthique qui devra guider « les hommes et les femmes de cœur » auxquels en appelle Hervé Kempf, pour aller vers l’après capitalisme. Il en trace l’itinéraire : économies et frugalité, notamment énergétique, taxation des riches, baisse du temps de travail, relocalisation de l’agriculture, entreprises coopératives, marchés régulés, nouveaux indicateurs… Quels dirigeants sauront prendre ce chemin ? Au prix de quelles secousses ? « Je ne sais pas », avoue l’auteur. Partager le diagnostic permet peut-être