Pour un monde meilleur
- Ne traîne pas dans les bars Lucien, dit-elle.
- Non, non, ne t'inquiète pas, je reviens tout de suite. Tu n'as besoin de rien ?
- Non, mais il faudra penser à acheter du grain pour les canaris, il ne reste plus grand chose.
- Oh, on leur donnera du riz en attendant, ils adorent ça.
- Tout à fait, ça calmera leur diarrhée. Duroc faisait des "économies", tous les quinze jours il retirait au distributeur automatique de billets, la même somme d'argent (500 euros) dont une partie servait aux frais du ménage tandis que l'autre était placée "au cas ou" (comme il disait). Il se plaisait à dire qu'il fallait avoir de l'argent de côté. Sa cagnote, une boîte à musique avec une danseuse qui tournait sur elle-même lorsqu'on l'ouvrait, contenait 3000 euros.
Il sortit de chez lui en vérifiant ses poches pour s'assurer qu'il n'avait rien oublié. Son domicile se situait dans une petite impasse... Il voyait à peine à une dizaine de mètres. Les habitants semblaient faire la grasse matinée ce samedi comme engourdis par les conditions météorologiques. Duroc chaloupait un peu à cause de son excès d'alcool à chaque repas. Mais il était solide, comme son nom l'indique. Quelques timides chants d'oiseaux émaillaient le calme reposant du quartier. Il entra dans le bar-tabac pour acheter un paquet de cigarettes.
- Bonjour M. Duroc ! Qu'allez-vous faire pendant votre retraite ? lui demanda la caissière.
- Ma femme et moi, on va prendre l'avion... pour la