Pourquoi réécrire?
Introduction : Situation du problème : On peut partir d’un constat, celui du lien entre réécriture et mythe, comme en témoigne l’oeuvre de Giraudoux, et plus particulièrement Amphitryon 38, dont le titre souligne le caractère « palimpseste ». Ce constat peut être élargi à l’ensemble des oeuvres littéraires, qui s’inspirent très souvent de textes antérieurs : Reformulation de la problématique : Pourquoi la littérature tend-elle à se nourrir d’elle-même en revenant sans cesse à des textes fondateurs ? Annonce du plan (On tentera de répondre à cette question selon un plan progressif allant des réponses les plus évidentes aux plus subtiles) : Nous verrons tout d’abord comment la réécriture est un procédé utile à l’écrivain, non seulement pour former son style, mais surtout pour affirmer sa singularité (I.). Mais la réécriture présente aussi des enjeux collectifs : nous nous demanderons quel est l’impact des différentes réécritures d’un texte ou d’un mythe à différentes époques (II.). Or ce besoin est-il un besoin propre à toutes les époques ? l’intitulé du sujet nous invite au contraire à nuancer, c’est le rôle de la dernière partie : les limites de la réécriture (III.).
I. Les enjeux littéraires de la réécriture
a. Pastiche et parodie, une école d’écriture : Comme dans le texte proposé de Pierre Dac, ou comme dans les Pastiches et mélanges de Proust, la réécriture peut permettre de prendre ses distances par rapport à des modèles de style ou d’écritures dépassés ou au contraire de s’y référer.
b. Imitation et culture : À l’époque classique, la littérature trouve sa dignité dans le fait de se référer aux oeuvres antiques comme à des modèles : ainsi Phèdre s’inspire d’Hippolyte porte-couronne, d’Euripide, et même une oeuvre aussi critique à l’égard de la société contemporaine