Poésie et problèmes de sa traduction

815 mots 4 pages
I. POÉSIE ET PROBLÈMES DE SA TRADUCTION

La poésie est un phénomène complexe et multiforme qui n'est pas réductible à la production de signaux stéréotypés, et sa notion même ne cesse de se dérober à l'analyse. Elle varie non seulement avec l'histoire, mais aussi avec les poètes; et il faut bien reconnaître que ce sont eux qui font la poésie, et non l'inverse. Ainsi, l'idée de poésie s'est déplacée, dès le XVIIIe siècle, de la versification vers la prose, aboutissant, au XIXe siècle, à la forme du «poème en prose» (de telles innovations sortent du cadre du présent mémoire limité par l’étude de la poésie versifiée).
Malgré tout, on peut dégager quelques grandes caractéristiques qui apparaissent des constantes du discours poétique.
La première consiste dans le fait qu'il est un système, c'est-à-dire que toutes ses composantes, du phonème à la syntaxe, sont solidaires pour produire sa signification. Tout discours est un système linguistique; mais dans les ouvrages poétiques, cette dimension se trouve mise au premier plan. Historiquement, d'ailleurs, l'écriture du poème et sa théorisation dans les traités et les arts poétiques reposent sur une mise en système des éléments qui le composent (structure du vers, des strophes, schémas des rimes).
La deuxième caractéristique réside dans la capacité du poème à constituer, plus que les autres discours, une aventure du langage. Paul Claudel, à propos du Soulier de Satin, parlait de «laboratoire» poétique. Il est indéniable que le poème, parce qu'il suppose une attention portée à tous les éléments du langage (phonèmes, syllabes, syntaxe, lexique, graphisme, rythme), apparaît comme une sollicitation maximale des ressources linguistiques dans leur rapport à la signification et, au-delà, au sujet et à la société.
La troisième caractéristique concerne la relation au sujet. Le poème est également une aventure du sujet, donc un phénomène fortement subjectif. C’est pourquoi le poème soit, chaque fois, quelque chose de

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