Poésie
Extrait étudié : Jean de Sponde, "Sonnets sur la mort" : Tout s'enfle contre moi, tout m'assaut, tout me tente, Et le monde, et la Chair, et l'Ange révolté, Dont l'onde, dont l'effort, dont le charme inventé, Et m'abîme, Seigneur, et m'ébranle, et m'enchante. Quelle nef, quel appui, quelle oreille dormante, Sans péril, sans tomber, et sans être enchanté, Me donras-tu ? Ton Temple où vit ta Sainteté, Ton invincible main, et ta voix si constante ? Et quoi ! mon Dieu, je sens combattre maintes fois Encor avec ton Temple, et ta main, et ta voix, Cet Ange révolté, cette chair, et ce Monde. Mais ton Temple pourtant, ta main, ta voix sera La nef, l'appui, l'oreille, où ce charme perdra, Où mourra cet effort, où se rompra cette onde.
Extrait du commentaires :
La date à laquelle a été écrit ce poème, 1588 est le reflet d’une époque dominée par les conflits de religion. L’obsession de la mort (voir aussi Montaigne) entraîne une création souvent tournée vers des images macabres, d’horreur et d’angoisse.
Jean de Sponde fut d’abord protestant, puis, converti au catholicisme, fut considéré comme un traître par les calvinistes.
Problématique : En quoi ce poème est-il un exemple typique de la poésie baroque ? Premier quatrain : les assauts des tentations : Tout s'enfle contre moi, tout m'assaut, tout me tente,
Et le monde, et la Chair, et l'Ange révolté,
Dont l'onde, dont l'effort, dont le charme inventé,
Et m'abîme, Seigneur, et m'ébranle, et