poésies et peinture
En 1907, Picasso, jeune peintre espagnol termina cette œuvre, après de très nombreux essais préparatoires. Le tableau est considéré comme le point de départ du cubisme et comme l'un des tableaux les plus importants de l'histoire de la peinture en raison de la rupture stylistique et conceptuelle qu'il propose. Les 5 femmes occupent l’espace principal du tableau, sur un fond composé de sortes de tissus, rideaux dans plusieurs tons de bleu, gris, bruns. On observe cependant 3 parties en rectangles verticaux, le central étant le plus grand.
La partie gauche présente notamment un personnage qui apparaît de facture classique, voire antique mais dans celle de droite on observe une fragmentation géométrique, des figures à la fois de face et de profil. On remarque ainsi l’évolution picturale, les couleurs surprennent ainsi que le traitement graphique schématisé...
Paul Eluard, Capitale de la douleur (1926)
L'Amoureuse
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Comme une pierre sur le ciel.
Elle a toujours les yeux ouverts
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.
Charles BAUDELAIRE (1821-1867)
Une charogne
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux :
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe