Préface du dernier jour d'un condamné. victor hugo
Commentaire n°1
Préface du Dernier jour d'un condamné de Victor Hugo ( 1802-1885)
Victor Hugo, écrivain engagé, a défendu nombre de causes ou dénoncé nombre d'injustices de son temps. Les misérables (1862) offre l'exemple d'un roman utilisant la fiction à des fins dénonciatrices : c'est l'inégalité des couches sociales de la société du XIXe siècle qui y est stigmatisée. Par ailleurs, Victor Hugo reste célèbre pour sa prise de position avant-gardiste contre la peine de mort, développant dans des récits comme Claude Gueux (1834) ou Le Dernier jour d'un condamné (1829).
Cette dernière œuvre se présente comme le journal d'un condamné à mort qui est le réceptacle de ses pensées ultimes mais au-delà de ce détour par la fiction, Victor Hugo explicite sa prise de position dans la préface de ce roman, écrite en 1832. Il s'agit d'un plaidoyer direct en faveur de l'abolition de la peine de mort.
Comment la rigueur argumentative du discours associée à sa tonalité enflammée contribuent-elles à créer les conditions d'une adhésion du destinataire?
Dans un premier temps nous verrons la stratégie argumentative et dans un second temps, un discours enflammé.
La stratégie argumentative
1° Thème et argumentateur
Thème = peine de mort. Argumentateur = Victor Hugo, impliqué explicitement dans son discours «nous» (17,18,25,26) (l'implication explicite de l'argumentateur est une des constante de l'essai comme genre argumentatif). Au «nous» s'oppose le «Ceux» (21), «vous» (5,6,7) et le «on» (10) = Distanciation, dévalorisation. Destinataire explicite : partisans de la peine de mort & un autre : tout lecteur de cette préface.
2° Visée du discours argumentatif
But : Modifier l'opinion des partisans de la peine de mort et de démontrer à tout lecteur de la préface l'illégitimité de la peine de mort. La mise en place de certaines composantes de l'argumentation comme l'argumentateur, les destinataires, le thème et la visée son clairement mis en place.