Pragmatique
On peut considérer que la pragmatique naît en 1955 à Harvard, lorsque John Austin y donne les conférences William James et introduit la notion nouvelle d’« actes de langage ». Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la pragmatique prend racine dans les travaux d’un philosophe qui s’élève contre la tradition dans laquelle il a été éduqué et selon laquelle le langage sert principalement à décrire la réalité. Austin, en opposition avec cette conception « vericonditionnaliste » de la fonction du langage, qu’il appelle, de façon péjorative, l’illusion descriptive, défend une vision beaucoup plus « opérationnaliste » selon laquelle le langage sert à accomplir des actes. Il fonde sa théorie du langage et de son usage sur l’examen de certains énoncés de forme affirmative, à la première personne du singulier de l’indicatif présent, voix active, des énoncés qui, selon Austin, en dépit de leur forme grammaticale, ne décriraient rien (et ne seraient donc ni vrais ni faux) mais correspondraient plutôt à l’exécution d’une action.
La théorie des actes de langage se fonde donc sur une opposition à « l’illusion descriptiviste » qui veut que le langage ait pour fonction première de décrire la réalité et que les énoncés affirmatifs soient toujours vrais ou faux. Selon la théorie des actes de langage, au contraire, la fonction du langage est tout autant d’agir sur la réalité et de permettre à celui qui produit un énoncé d’accomplir, ce faisant, une réaction. Dans cette optique, les énoncés ne sont ni vrai ni faux.
Les actes de langage : le fondement historique
On peut considérer que la pragmatique naît en 1955 à Harvard, lorsque John Austin y donne les conférences William James et introduit la notion nouvelle d’« actes de langage ». Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la pragmatique prend racine dans les travaux d’un philosophe qui s’élève contre la tradition dans laquelle il a été éduqué et selon