Preface de lucrèce borgia
De jeunes seigneurs, magnifiquement vêtus, leurs masques à la main, causent sur la terrasse.
Gubetta, Gennaro, vêtu en capitaine, don Apostolo Gazella, Maffio Orsini, Ascanio Petrucci, Oloferno Vitellozzo, Jeppo Liveretto.
Oloferno. Nous vivons dans une époque où les gens accomplissent tant d’actions horribles qu’on ne parle plus de celle-là, mais certes il n’y eut jamais événement plus sinistre et plus mystérieux.
Ascanio. Une chose ténébreuse faite par des hommes ténébreux.
Jeppo. Moi, je sais les faits, messeigneurs. Je les tiens de mon cousin éminentissime le cardinal Carriale, qui a été mieux informé que personne. -vous savez, le cardinal Carriale, qui eut cette fière dispute avec le cardinal Riario au sujet de la guerre contre Charles VIII de France ?
Gennaro, bâillant. Ah ! Voilà Jeppo qui va nous conter des histoires ! -pour ma part, je n’écoute pas. Je suis déjà bien assez fatigué sans cela.
Maffio. Ces choses-là ne t’intéressent pas, Gennaro, et c’est tout simple. Tu es un brave capitaine d’aventure. Tu portes un nom de fantaisie. Tu ne connais ni ton père ni ta mère. On ne doute pas que tu ne sois gentilhomme, à la façon dont tu tiens une épée ; mais tout ce qu’on sait de ta noblesse, c’est que tu te bats comme un lion. Sur mon ame, nous sommes compagnons d’armes, et ce que je dis n’est pas pour t’offenser. Tu m’as