Le putsch d'Alger et la crise du 13 mai 1958 ont amené le retour au pouvoir du général De Gaulle qui, investit le 1er juin 1958 par l’Assemblée Nationale et muni des pleins pouvoirs pour six mois, est chargé de préparer une nouvelle constitution pour la France. Même s’il fait appel à des juristes (dont Michel Debré qui sera son Premier Ministre de 1958 à 1962) et tient compte des remarques des chefs d’autres partis (le MRP ou la SFIO) pour rédiger le texte, De Gaulle entend bien faire une Constitution « à son image » comme il l’indique clairement dans ses Mémoires : « Je dirige le travail de réforme des institutions ». Déjà, on sait que la principale volonté de De Gaulle, comme il l’a indiquée dans son discours de Bayeux le 16 juin 1946, est de restaurer un Etat fort en renforçant le pouvoir exécutif, et surtout la fonction de président de la République. Le projet de constitution ainsi établi par De Gaulle est présenté à l’opinion publique et approuvé avec plus de 80% de « Oui » lors du référendum du 28 septembre 1958. La nouvelle Constitution établie attribue donc au président de la République des pouvoirs propres qui rompent avec le rôle purement honorifique qui lui était attribué sous la IIIe République et la IVe République. En effet, le président de la Ve République occupe une nouvelle place à la tête de l’Etat puisque l’article 5 de la Constitution de 1958 lui confie les trois principaux rôles de gardien, d’arbitre et de garant. On peut donc dire que la Ve République introduit une dimension très présidentialiste de la République. Le présidentialisme se défini selon Jean Gicquel comme le « régime qui concentre les pouvoirs entre les mains du chef de l’Etat en raison de son mode d’élection au suffrage universel et de la disposition d’une majorité parlementaire ». Autrement dit, la Ve République offre un régime parlementaire au pouvoir présidentiel fort, c'est-à-dire que la fonction et les pouvoirs du président de la République ont une importance considérable. On