Princesse de clèves
Madame de La Fayette
La princesse de Clèves est un roman publié anonymement par Marie-Madeleine de La Fayette en 1678. Le roman prend pour cadre la vie à la cour des Valois « dans les dernières années du règne de Henri Second » comme le précise le narrateur dès les premières lignes du texte. Nous pouvons donc le définir comme étant un roman historique bien qu’il joue un rôle essentiel dans le renouveau du roman français. En effet, la préciosité et le classicisme se développent. Le dénouement soigneusement préparé et pourtant mystérieux associé au renouveau du roman donnent au récit l’intensité d’une tragédie.
La préciosité et le classicisme sont deux influences littéraires qui marquent le XVIIème siècle. En effet, la préciosité est un mouvement créée par des femmes, lesquelles se réunissent dans des salons afin de critiquer des œuvres, inventer des jeux littéraires ou encore organiser des débats sur la psychologie amoureuse. Dans le roman, la marque la plus évidente de la préciosité est l’importance accordée au thème de l’amour. La princesse de Clèves et le Duc de Nemours représentent l’idéal précieux : ils sont beaux, intelligents et gracieux. En somme, ils ont les qualités idéales pour l’amour pur qui est cependant malheureux. Le style précieux est caractérisé par des exagérations, des métaphores, des périphrases, des genres brefs (portrait-maxime…) et des romans fleuves (multipliant les intrigues amoureuses). Enfin, le classicisme que l’on appelle aussi le règne de la raison est flagrant dans ce roman. En effet, il est caractérisé par un idéal esthétique qui prône le triomphe de l’ordre et du goût. Le classicisme privilégie l’imitation des Anciens en trois principes : la clarté, la vraisemblance (refus des incohérences aussi bien sue le plan de l’action que des caractères) et la bienséance (l’art et la morale sont liés, il ne faut pas choquer). Ainsi, le roman exalte une morale de renoncement, ce qui traduit la méfiance