Printemps de Prague
Par Robi Morder le Samedi, 06 Septembre 2008 PDF Imprimer Envoyer
Conseils de travailleurs et autogestion
En janvier 1968, le réformateur Alexandre Dubcek remplace Antonin Novotny à la tête du Parti communiste tchécoslovaque (PCT). Sous la pression de la population, cette révolution de palais se transforme en véritable mouvement en faveur des réformes démocratiques : c’est le Printemps de Prague.
À l’aube de 1968, le stalinien Novotny cumule les fonctions de secrétaire général du Parti communiste et de président de la République tchécoslovaque. Le 5 janvier, le comité central du PCT désigne Alexandre Dubcek pour le remplacer à sa tête. En mars, Ludvik Svoboda est porté à la présidence. On pourrait penser qu’il n’y a là qu’une révolution de palais. Mais la « société civile » s’engouffre dans les brèches, obtenant l’abolition de la censure, la liberté d’expression. C’est le Printemps de Prague qui, ouvrant une autre voie au socialisme, contrarie l’URSS. Amalgamant « socialisme à visage humain » et « restauration du capitalisme », les troupes de cinq pays du Pacte de Varsovie1 occupent la Tchécoslovaquie, le 21 août. Au nom de l’unité du camp socialiste et de la lutte contre l’impérialisme, des partis et gouvernements progressistes du tiers monde, dont Fidel Castro, approuvent l’intervention.
Or, la dynamique ouverte au printemps 1968 était bien celle d’une authentique émancipation politique et sociale. Au sein même des entreprises commençaient à se développer des « conseils d’entreprise » ou « conseils de travailleurs », qui prirent leur essor après le 21 août.
La classe ouvrière est déjà alors expérimentée. En 1945, des conseils d’entreprise existent, mais après la prise du pouvoir, en 1948, par le Parti communiste, les syndicats deviennent un instrument de mobilisation pour la production, le modèle de gestion bureaucratique demeure calqué sur la planification à la soviétique. Au début des années 1960, pour