Prix Nobel de la paix et censure en Chine

Le 8 octobre 2010, le comité norvégien Nobel rendait publique sa décision d’attribuer le prix Nobel de la paix à Liu Xiaobo pour sa défense des droits de l’homme en Chine.[1]

Liu Xiaobo, 54 ans, ancien professeur universitaire, a été condamné en décembre 2009 à onze ans de prison pour cinq articles critiquant les autorités chinoises. C’est un écrivain célèbre du monde littéraire et culturel des années 1980, un manifestant du mouvement démocratique de 1989, un des « quatre héros de la place Tiananmen ». Après le massacre du 4 juin, Liu a été soumis à des persécutions politiques et a été emprisonné plusieurs fois. Mais tout cela n'a rien changé dans son engagement en faveur des droits du peuple chinois. Le 10 décembre 2008, à l’occasion du 60e anniversaire de la « Déclaration universelle des droits de l'homme », un groupe de citoyens chinois a publié la « Charte 08 » comme la « Charte 77 » de la République tchèque. Liu Xiaobo a été arrêté avant la publication officielle sur l’Internet de la « Charte 08 ».

La réponse de l'internet en chinois

Dès l’annonce de la nouvelle qu’un chinois nommé Liu Xiaobo avait reçu le Prix Nobel de la paix, des réactions sont immédiatement apparues sur internet en chinois. Bien que les autorités chinoises aient pris des mesures pour assurer une censure stricte, la nouvelle du prix Nobel n'a pas été bloquée, mais elle s’est répandue rapidement sur l'internet en chinois. Chacun a sa propre façon de contourner la censure. Par exemple, en utilisant du pinyin, des caractères chinois et des symboles mixtes pour éviter la censure avec les mots clés. Un autre exemple réussi est un blogue intitulé « le choix à l’unanimité du monde entier » (Image II) [2] qui a été diffusé sur internet en chinois. Le contenu de ce blogue a fait la une des médias principaux du monde entier ce jour-là qui, sans exception, a présenté le prix Nobel à la une, en particulier avec une grande photo de Liu. Ce blogue