Probleme économique et sociale
René Sandretto La mondialisation (dans les travaux anglo-saxons : la “globalisation”) est une expression à la mode. Et, comme c’est souvent le cas des expressions à succès, elle véhicule des ambiguïtés. En première analyse, on peut définir la globalisation comme le rétrécissement de la planète, c’est-à-dire la densification des interdépendances et des interconnexions à travers les frontières. Ce processus tend à constituer la planète comme une totalité. La globalisation s’exprime à de multiples niveaux : l’intensification des échanges commerciaux, des flux d’investissements internationaux, l’unification des marchés financiers, l’intégration mondiale de la production avec l’essor des firmes transnationales, la standardisation de la technologie (et même de la culture), le développement d’Internet, etc. La globalisation est presque toujours associée à l’affaiblissement, voire au dépérissement des États. La toute puissance des marchés (et notamment des marchés financiers) et des acteurs privés aurait pour effet de saper l’autorité publique. Cette thèse est aujourd’hui très largement dominante, notamment dans les travaux anglosaxons. Cependant, l’idée que la globalisation tend à faire disparaître les Etats ne fait pas – loin s’en faut – l’unanimité. On va trop vite en besogne en affirmant que la globalisation sonne le glas des gouvernabilités nationales. Mon objectif est de faire le point sur les discussions et les controverses actuelles à propos de la globalisation. Mais préalablement, il est indispensable à la fois de clarifier le vocabulaire et les concepts utilisés (de quoi parle-t-on ?) et de caractériser précisément le poids et le rôle des firmes multi (ou trans)nationales dans le commerce mondial aujourd’hui. Je traiterai donc 4 points : Section 1. Globalisation : de quoi parle-t-on ? Section 2. Globalisation : le poids des firmes Section 3. L’impact du développement des FTN sur le commerce mondial