Problématiques du théâtre du 19e siècle
15 novembre 2014
Introduction
Nous allons voir comment une œuvre de scène construit sa singularité dans une relation complexe entre non seulement une histoire des formes littéraires, une histoire singulière d’un auteur, une histoire des genres, des codes, des registres, mais également entre les scènes telles qu’elles existent, les possibilités de pratiquer ces formes si particulières que sont les arts vivants, les lieux objectifs et la représentation que chaque auteur se fait de ces mêmes lieux. Cette relation est un monde en soi. Il va falloir essayer de mesurer la façon pour un auteur quel qu’il soit (Musset, Spectacle dans un fauteuil / Hugo, Hernani), de se heurter à des difficultés, de s’en saisir, de leur donner une importance qui recouvre ou non leur objectif. Cette relation est une forme de monde en soi qui va s’enrichir des expériences antérieures de l’auteur, de ses expériences de scène, de son passé, de ses expériences littéraires. Il va s’agir d’écrire le fonctionnement, le rôle, le statut particulier d’une salle, c’est tenir compte des directions successives qu’une salle a eu, de par son histoire culturelle, de par les législations, les contrôles administratifs, les troupes de théâtre. Les publics inhérents à telle salle peuvent être décrits. Il est très facile de proférer des jugements en disant « le public a aimé » ou « le public n’a pas aimé ». Comment peut-on l’affirmer ? Par quels moyens peut-on caractériser l’existence possible d’un public ? Nous verrons qu’il est sans doute davantage fiable de s’intéresser aux pratiques tarifaires des salles. Qui nous dit que dans un théâtre au tarif éventuellement bas ne se déplaçaient que des spectateurs de condition « modeste ». On a au moins quelques témoignages fiables de grands bourgeois, d’aristocrates. Une tarification n’implique pas forcément une composition sociologique d’un public. De quoi parler alors quand on parle d’un public ?
La relation complexe de l’auteur et de