Production et réception du livre
K.UELSCHI
La fabrique du livre
1.Matières premières : le corps du livre. Supports, formes, fabrication
On peut citer à l’origine le Lai de Marie de France (1160-1210), "le lai du chèvrefeuille" http://fontenele.free.fr/marie/marie-de-france_chevrefeuille.htm, dans lequel l’une des premières poétesses relate en "escrit" la découverte par Iseult du message de Tristan gravé sur l’écorce d’un chèvrefeuille et qu’il laisse au soin de la rivière coulant sous les tours du château où Iseult est enfermée avec une servante douairière qui veille à sa fidélité au roi Marc le temps de son voyage à Tintagel.(dans l’histoire c’est une baguette de noisetier, mais bon, on va pas lui briser son univers..)
Tristan jette désespéré son message aux flots bienveillants et Iseult le reçoit et le lit sans peine.
Cette trace correspond à la réalité organique des premiers livres qui, selon les recherches, rend plausible la thèse de la matérialité naturelle du support des signes, de lettres du livre qui selon toute vraisemblance était constitué de la pellicule entre le bois et l’écorce d’aubiers.
"Biblios", d’ailleurs, signifie plante et le papyrus en est une.
Quant à l’invention de l’écriture, on l’a fait remonter aux environs du 3e millénaire dans 3 berceaux culturels différents abritant des cités agricoles : Mésopotamie/Sumer, Egypte et Chine.
L’écriture n’est pour commencer constituer de signes phonétiques et d’idéogrammes. Leur support, à Sumer, consiste en pains d’argile fraîche très fragiles gravés au कलम, kalam, stylo ; aux environs de -3300 à Uruk. Les signes sont cunéiformes "gravés au clou", et ont une ressemblance stylisée avec le référé désigné du signe : il s’agit de pictogrammes. Viennent rapidement les idéogrammes qui schématisent le signe et enfin le phonogramme.
L’écriture d’Uruk et celle de l’Egypte - qui naitrait quelques 200 ans plus tard, aux environs de -3100 ; n’auraient à ce jour, aucune filiation connue malgré la proximité