Profession de foi du vicaire savoyard
Préambule : "En l'instruisant [...] on lui donna des doutes qu'il n'avait pas, et on lui apprit le mal qu'il ignorait." "On réussit toujours quand on ne veut que bien faire" "L'opprobre où l'avait réduit la fortune étouffait en lui tout vrai sentiment du bien et du mal. Il est un degré d'abrutissement qui ôte la vie à l'âme; et la voix intérieure ne sait point se faire entendre à celui qui ne songe qu'à se nourrir." "Avant de s'ouvrir à son disciple, il s'efforça de faire germer les semences de la raison et de bonté qu'il jetait dans son âme." "La paix de l'âme consiste dans le mépris de tout ce qui peut la troubler : l'homme qui fait le plus cas de la vie est celui qui sait le moins en jouir et celui qui aspire le plus avidement au bonheur est toujours le plus misérable." Profession de foi du vicaire savoyard : "Si je me trompe, c'est de bonne foi; cela suffit pour que mon erreur ne me soit point imputée à crime : quand vous vous tromperiez de même, il y aurait peu de mal à cela." "Voyant par de tristes observations renverser les idées que j'avais du juste, de l'honnête, et de tous les devoirs de l'homme, je perdais chaque jour quelqu'une des opinions que j'avais reçues." "Je me disais : j'aime la vérité, je la cherche, et ne puis la reconnaître; qu'on me la montre et j'y demeure attaché : pourquoi faut-il qu'elle se dérobe à l'empressement d'un cœur fait pour l'adorer ?" "Je pris donc un autre guide et je me dis : consultons la lumière intérieure, elle m'égarera moins qu'ils [les philosophes] ne m'égarent, ou, du moins mon erreur sera la mienne." "Pourquoi donc est-ce que je me trompe ? [...] C'est que je suis actif quand je juge, que l'opération qui compare est fautive, et que mon entendement, qui juge les rapports, mêle ses erreurs à la vérité des sensations, qui ne montrent que les objets." "Voilà mon premier principe. Je crois donc qu'une volonté meut l'univers et anime la nature. Voilà mon premier