progres et bonheur
Ruut Veenhoven
Publiceé en: Revue Québécoise de Psychologie, vol 18, 1997, pp 29-74
Résumé
Un des buts des politiques sociales est de créer un plus grand bonheur pour le plus grand nombre de personnes. La réalisation de cet objectif ambitieux nécessite la compréhension du bonheur. Les cinq questions suivantes appellent des réponses -. 1) Précisément, qu’estce que le bonheur ? 2) Le bonheur peut-il être mesuré ? 3) Jusqu'à quel point les gens sontils heureux ? 4) Qu'est-ce qui nous amène à être heureux ou malheureux ? 5) Le bonheur peut-il être atteint de façon permanente ? Au fil des siècles, les philosophes se sont confrontés à ces questions. Depuis les années 60, elles font l’objet de recherches empiriques. Cet article tente de répondre à ces questions en se basant sur les progrès réalisés. 1.
INTRODUCTION
Le sujet du bonheur a été depuis longtemps un terrain propice à la spéculation philosophique. Par manque de mesures valides, les propositions sur le sujet ne pouvaient être évaluées empiriquement. De ce fait, la compréhension du bonheur demeurait spéculative et incertaine.
Au cours des dernières décades, des méthodes de recherches empiriques ont été réalisées en sciences sociales et, par les mesures déployées, un corpus important de connaissances s’est formé. Ce texte présente un compte-rendu de ce nouveau champ et de sa récolte.
1.1
Les conceptions du bonheur et la qualité de vie
Au cours des dernières décennies, le sujet du bonheur est devenu un thème commun en sociologie, en psychologie et. de plus en plus, en recherche médicale. La plupart des études sur le sujet font partie d’un champ de recherche beaucoup plus étendu, communément appelé « qualité de vie ».
La recherche sur la qualité de vie
La recherche sur la qualité de vie tente de définir ce qu’est une « bonne vie » et comment la réalité correspond aux critères ou standards adoptés. Son objectif vise à définir des moyens