Projet dacia
LE MONDE ECONOMIE | 24.09.2012 Jarny (Meurthe-et-Moselle), 15 000 habitants, son monument aux morts, sa maison du peuple, sa zone commerciale, comme il en existe des milliers dans la France périrurale de 2012. C'est là, coincée entre un hypermarché E.Leclerc et un Lidl, à mi-chemin entre Verdun et Metz, qu'une concession Dacia fait un véritable carton. Les Duster s'y vendent comme des petits pains. Le succès du 4 × 4 de la marque low cost de Renault a même permis au concessionnaire local d'atteindre en août une part de marché de 18 % sur sa zone de chalandise : le double de Peugeot ! Avec un investissement de 230 000 euros et seulement trois salariés, Jean-Paul Lamy Rousseau a su attirer toute une population d'ouvriers et de retraités de cet ancien bassin minier, qui, pour la plupart, n'avaient jamais mis les pieds dans une concession automobile. Huit ans après son lancement, le concept de voiture à 5 000 euros imaginée par l'ancien PDG de Renault, Louis Schweitzer, a déjoué tous les pronostics. En France, le succès de la Logan s'est construit sans cannibaliser véritablement les ventes de Renault : 80 % des clients viennent du marché de l'occasion. Mieux, 28 % des acheteurs de Dacia ont fini par acheter par la suite une Renault. Le programme Logan et ses déclinaisons (Sandero, Duster, Loggy, Dokker) a permis enfin à Renault de décoller au Brésil et de devenir un acteur incontournable en Russie. Si l'Iran et l'Inde restent des échecs, le pari audacieux s'est révélé globalement gagnant. Renault devrait ainsi vendre cette année près d'un million de voitures low cost, soit plus d'un tiers de ses ventes mondiales. Un segment qui constitue aujourd'hui l'un des principaux moteurs de la rentabilité du groupe. La palme revient au Duster : Dacia ne communique pas sur sa marge, mais, selon nos informations, elle serait de 15 %. Une profitabilité à la Porsche ! TOUT POUR ÊTRE MAL NÉ Le projet avait pourtant tout pour être mal né. Snobée