Projet de recherche - Psychologie sociale
Le contexte socio-économique actuel est dominé par la mondialisation et une concurrence généralisée. La solidarité entre salariés décroit à mesure que croit l’individualisme, menaçant par là même la cohésion sociale. Une conséquence majeure de ce phénomène est l’expression récurrente d’une certaine souffrance au travail (stress, dépression, burn-out). Les différents sondages d’opinion et recherches sur ce sujet montrent un sentiment d’injustice lancinant et un besoin de reconnaissance partagés par de nombreux salariés, tout secteur d’activité et statut socio-professionnel confondus.
Une étude danoise récente démontre que l’épuisement professionnel ne serait pas lié à une surcharge de travail mais à l’injustice ressentie par l’employé et la manière dont il est traité par son supérieur hiérarchique. Par ailleurs, le modèle JD-R (job demands-resources model) de l’épuisement professionnel identifie des facteurs de risque et des facteurs de protection contre le burn-out. Ainsi certaines demandes (charge de travail, pression temporelle, ambiguïté des rôles…) sont susceptibles d’engendrer un stress chronique pouvant évoluer jusqu’au burn-out ; d’autres ressources (soutien social, feed-back, sentiment de contrôle, autonomie…) peuvent au contraire atténuer ce risque (De Cia, 2013).
Nous nous intéresserons ici plus particulièrement au soutien social qu’un individu, victime d’une injustice professionnelle, est susceptible d’obtenir de la part de ses collègues. Or l’intention de soutien est déterminée par l’élaboration d’un jugement de valeur sur la supposée victime. Les travaux menés sur la norme d’internalité ont montré que les jugements et prises de décision par des individus en situation d’évaluateurs sont influencés par la nature des explications causales qui leur sont fournies (Dubois, 2003). Plus récemment, une norme sociale d’allégeance a été définie et semble prévaloir sur le concept d’internalité. A notre connaissance, aucune étude