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22 mars 2010 — Michel Foucault,
Histoire de la folie à l’âge classique (1961).
(D’après des notes de cours de Paul-Laurent Hughes et Agathe Raguit).
Remarque préalable : on envisage souvent le geste de la pensée comme un geste rassurant : il s’agit de conforter, voire de réconforter. Capitaliser du savoir, accumuler des certitudes. C’est oublier que le travail de la pensée peut aussi être inquiétant. il peut s’agir d’une inquiétude hygiénique, salutaire, qu’il ne faut pas confondre avec ou réduire à une destruction nihiliste. Foucault, après Nietzsche, est de ceux-là. D’où sa formule : « précariser les savoirs, fragilsier les certitudes ».
Foucault nous fait prendre conscience que nos vérités sont celles dʼun contexte qui est inscrit historiquement. Il y a des époques du savoir.
Il sʼaperçoit que la/les vérité(s) sont fruit dʼun dispositif : véridiction. Même principe que la juridiction (frontière pour lʼexercice dʼune loi). Il y a des « territoires de vérités », des contextes. Lʼun en face de lʼautre, simultanément, surgissent dans un rapport de vérité » un sujet connaissant et un objet de connaissance. Lʼobjet est « possédé » par le sujet.
Par ex, il montre que la folie nʼest pas un « éternel invariant » : elle nʼa pas toujours existé, il faut dʼabord quʼapparaisse un savoir susceptible de lʼidentifier comme telle, la psychiatrie. Rapport dissymétrique de pouvoir.
Il faut une reconnaissance institutionnalisation du savoir. Disqualification de la parole dʼun fou = censure, confiscation de la parole du fou.
La folie est le résultat dʼun processus complexe étranger à toute préoccupation ou perspective médicale. La folie est dʼabord une invention sociale.
Elle est au carrefour entre :
1- hygiène publique (régression de la lèpre)
2- institution (léproseries vacantes)
3- pouvoir (lettres de cachets, le « grand renfermement).
4- intellectuel (diffusion de