Prolifération nucléaire : quelles menaces ? La prolifération nucléaire aujourd’hui Jusqu’à une période récente, on pouvait croire à des progrès réels en matière de lutte contre la prolifération nucléaire. Le début des années 90 s’est en effet caractérisé par une diminution des États proliférants possédant ou cherchant à posséder des armements nucléaires (les trois Républiques de l’ex-URSS que sont l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan, l’Afrique du Sud, l’Argentine et le Brésil). Par ailleurs, l’opération "Tempête du désert", en 1991, a mis fin au programme nucléaire irakien tandis qu’un accord États-Unis-Corée du Nord était passé en 1994 par lequel, en échange de l’arrêt de son programme nucléaire militaire, la Corée recevait des réacteurs à eau légère (donc peu proliférants) et du pétrole américain. Enfin, plus d’une cinquantaine d’États ont adhéré, au début de la décennie, au Traité de non prolifération nucléaire ; seuls Israël, l’Inde, le Pakistan et Cuba ont refusé aujourd’hui cette adhésion. Pourtant, depuis quelques années, les inquiétudes réapparaissent. C’est d’abord la difficulté de faire respecter par l’Irak et la Corée du Nord les engagements pris à l’égard des grands Traités de non-prolifération, ni la coopération, ni la confrontation militaire ne parvenant à atteindre ces objectifs. Pour la Corée du Nord, l’accord de 1994 tarde à être mis en œuvre alors que les satellites et les services de renseignement américains affirment que les Coréens poursuivent leurs programmes dans des excavations immenses. Les essais nucléaires de l’Inde et du Pakistan, en mai 1998, ont fait brutalement entrer ces deux pays dans le "club nucléaire". Ils s’étaient pourtant engagés à signer le Traité d’interdiction des essais nucléaires (CTBT) mais leurs évolutions politiques respectives les ont éloignés de ces objectifs. L’arme nucléaire se trouve désormais entre les mains d’une dictature militaire au Pakistan, pays dont des segments entiers de la société sont