Préface l'ile des esclaves
« Plaisante », ai-je dit ? « Le théâtre représente une mer et des roches d’un côté, et de l’autre quelques arbres et des maisons. » Une île … Une île imaginaire entre partout et nulle part ; un espace isolé pour permettre que se développe une société en marge, que puissent être remises en question les normes sociales, que puissent être testés de nouveaux rapports sociaux… Un laboratoire de l’utopie qui inverse les lois du monde réel. Imaginez-vous une intrigue fondée sur un monde à l’envers. Que se passerait-il si c’étaient les valets qui commandaient ? La pièce débute ainsi par un renversement de situation. En arrivant sur cette île, les maîtres deviennent esclaves et les esclaves, maîtres. L’échange des vêtements, des noms et des rôles imposés aux naufragés par Trivelin, gouverneur de cette île, créent une situation cocasse. Les maîtres devenus esclaves perdent de leur prestige et deviennent risibles et grotesques. Dans l’épreuve des portraits, imposés par Trivelin (scènes 3 et 5), Arlequin et Cléanthis font la satire des défauts de leurs maîtres qui se voient tournés en ridicule. Iphicrate, est un jeune noble autoritaire, qui assoit son pouvoir par la violence physique, dont « les marques d’amitié tombent toujours sur (les) épaules » d’Arlequin. Ses attributs : un gourdin, resté dans la chaloupe, et une épée dont il menace Arlequin ( scène 1.
Euphrosine, elle, est une belle aristocrate « vaine, minaudière et coquette », égoïste, narcissique et orgueilleuse.
Qu’en est-il des valets ? , Me direz-vous. Ils