L’ÉTAT DE NATURE Pour Rousseau, dans l'état de nature, les hommes sont égaux entre eux : "En effet, il est aisé de voir qu'entre les différences qui distinguent les hommes, plusieurs passent pour naturelles qui sont uniquement l'ouvrage de l'habitude et des divers genres de vie que les hommes adoptent dans la Société."[1][1] Les différences de richesse, d'intelligence, de rang ou de pouvoir sont les fruits des différents progrès accomplis. Par exemple, personne ne naît avec les qualités de chef. Il n'y a pas à la naissance des individus destinés génétiquement à être des dirigeants et d'autres des esclaves. Ces distinctions sont artificielles. Elles sont le résultat de conventions. Enlevez les effets de l'éducation et les avantages de naître dans une famille noble et voyez que les gens se ressemblent tous. Les hommes ne sont pas tous identiques, mais les différences ne procurent pas un avantage ou une autorité naturelle. L'instauration des échanges économiques a favorisé certains talents. "Or si l'on compare la diversité prodigieuse d'éducation et de genres de vie qui règne dans les différents ordres de l'état civil, avec la simplicité et l'uniformité de la vie animale et sauvage, où tous se nourrissent des mêmes aliments, vivent de la même manière, et font exactement les mêmes choses, on comprendra combien la différence d'homme à homme doit être moindre dans l'état de Nature que dans celui de société, et combien l'inégalité naturelle doit augmenter dans l'espèce par l'inégalité des institutions."[2][2] Les différences entre les hommes dans l'état de nature n'ont pas beaucoup de conséquence. Tous les hommes dans cet état vivent d'une façon très uniforme, comme les animaux d'une même espèce. Ils font tous les mêmes choses. Ce n'est que dans l'état civil, où les différences naturelles, influencées par les institutions, deviennent un préjudiciable. Selon Rousseau, pour comprendre l'origine de la corruption de l’homme, il