Psychologie social
L'aviation israélienne a attaqué mardi soir, à la frontière syro-libanaise, un convoi d'armes destinées au Hezbollah. Décryptage.
Le silence des dirigeants israéliens était assourdissant, jeudi matin, alors que les plus grands journaux du pays titraient sur les informations, en provenance de l'étranger, faisant état d'une frappe aérienne israélienne, mardi soir, en territoire syrien. Ainsi, lorsqu'il a été interrogé par la radio publique jeudi matin, le ministre israélien des Finances Youval Steinitz, membre du cabinet de sécurité, s'est borné à affirmer qu'il se tenait au courant "par les médias". "Autrement dit : pas de commentaire", a-t-il ajouté.
Le responsable a pris soin de ne pas démentir. Et pour cause, telle est la consigne officielle au lendemain de chaque attaque-surprise menée par l'État hébreu à l'étranger. En 2007, ce même silence était de mise après l'attaque aérienne, attribuée à Israël, contre un réacteur nucléaire construit par la Corée du Nord dans le nord de la Syrie. Même scénario fin octobre 2012, après que Tsahal a bombardé une usine militaire au Soudan, qu'elle soupçonnait de renfermer des armes de contrebande à destination de Gaza. Une exception notable cependant lors de l'opération "Pilier de défense" contre le Hamas, en novembre de la même année. À cette occasion, l'armée israélienne twittait à tout-va la liste de ses frappes contre les groupes islamistes de l'enclave palestinienne.
"Censure militaire"
"C'est la censure militaire qui n'autorise pas la publication d'informations par la presse israélienne", explique au Point.fr Ely Karmon, chercheur en problématique stratégique et en contre-terrorisme au Centre interdisciplinaire d'Herzliya (Israël)."Cette stratégie n'a rien d'étonnant, ajoute-t-il. Il est important pour Israël de ne pas envenimer la situation en provoquant une mini-guerre." Cette fois, c'est de Damas qu'est venue l'alerte.
L'armée syrienne a indiqué mercredi soir qu'un "avion de combat israélien a violé