INTRODUCTION J’ai choisi de saisir l’occasion qui m’était donnée par le biais de ce dossier pour évoquer une anecdote survenue sur mon lieu de travail. D’apparence anodine celle-ci a pourtant soulevé chez moi une multitude de questionnements qui plusieurs mois après les faits m’habitent toujours. Il sera ici question du vol d’une toupie par un enfant accueilli dans l’Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique au sein duquel j’exerce le métier d’éducateur, de la façon dont j’ai réglé le conflit et des interrogations que cet évènement à fait naître en moi. Il sera question au cours de ces pages de la façon dont l’éducateur peut se saisir, selon sa personnalité propre, d’un élément du quotidien afin de tenter de tisser une relation éducative personnelle avec un usager. Au travers de tout cela je tenterai de percevoir comment la relation éducative peut être abordée de façon très différente d’un professionnel à l’autre.

PRESENTATION DU PUBLIC Le public accueilli en Institut Thérapeutique et Pédagogique (ITEP) est décrit par le décret n° 2005-11 du 6 janvier 2005 paru au Journal Officiel du 8 janvier 2005 établissant les conditions techniques d’organisation et de fonctionnement des ITEP. L’article D.312-59-1 de ce décret stipule que « les ITEP accueillent les enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles et cognitives préservées, engagés dans un processus handicapant qui nécessite le recours à des actions conjuguées et un accompagnement personnalisé ». Cet article mérite d’être ici développé à la lumière de mes cinq années d’expérience de terrain auprès du groupe des « ptilous », les plus jeunes, âgés de cinq ans et demi à neuf ans. Si chaque enfant est bien entendu