Emile Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, « Qu’est ce qu’un fait social ? »

P. 3 : distinguer le fait social des phénomènes sociaux afin de donner à la sociologie un objet propre (fait social), par opposition à des phénomènes sociaux qui sont déjà partiellement traités par d’autres discipline.
« chaque individu boit, dort, manque, raisonne et la société a tout intérêt à ce que ces fonctions s’exercent régulièrement. Si donc ces faits étaient sociaux, la sociologie n’aurait pas d’objet qui lui fut propre, et son domaine se confondrait avec celui de la biologie et de la psychologie »
Critique : boire, dormir manger ne relève pas que de la biologie et de la psychologie, d’ailleurs Durkheim le reconnait lui-même à la p. 7-8 puisqu’il souligne que boire, dormir manger font l’objet d’une éducation contraignante chez les enfants. Durkheim néglige ici que ce qui fait la spécificité de la sociologie n’est pas forcément l’objet, mais la question posée à l’objet : on peut considérer le boire et le manger sous l’angle du biologique (calories, etc.) ou sous l’angle du sociologie (normes culturelles d’alimentation), donc le boire, le dormir, le manger peuvent aussi exister en tant que faits sociaux.

Néanmoins Durkheim cherche un objet totalement spécifique et original pour sa discipline : le fait social, dont les traits distinctifs sont qu’ils sont extérieurs, antérieurs, contraignants et collectif : au cours de la vie on découvre et on apprend des façons de faire et de penser qui sont antérieures à notre naissance, extérieures à nos choix, contraignantes sur nos actions et issue de la société dans son ensemble (collectives).
Ces faits sociaux existent indépendamment de nous, dans des textes de lois, des textes sacrés, des proverbes, des coutumes collectives et les individus agissent plus ou moins en conformité vis-à-vis de ces tendances collectives préexistantes (autrement dit une liberté est toujours possible vis-à-vis des faits sociaux déterminant :