Dans son livre Humain trop humain, Friederich Nietzsche a écrit « chaque mot est un préjugé », peut être voulait-il dénoncer l’omniprésence du préjugé. Le préjugé est partout. Cependant, qu’en penser ? Quel est le préjugé du préjugé ? Préjuger vient du latin » praejudicare » qui signifie littéralement « juger préalablement ». Un préjugé est donc un jugement que l’on porte avant. Avant quoi ? Avant la vérification qui pourrait le justifier. Afin de répondre à la question qu’est-ce qu’un préjugé, on se proposera de réfléchir sur : Le préjugé est-il néfaste pour la société? Il nous faudra par ailleurs répondre en deux temps ; tout d’abord nous déterminerons la nature du préjugé puis nous nous demanderons dans un second temps quelle est la place du préjugé dans notre société. En épistémologie, on distingue deux types de jugement, le jugement de fait « la philosophie est une matière enseignée au lycée » et le jugement de valeur « ce devoir est compliqué ». On s’intéressera au second. Le jugement de valeur résulte de la rencontre entre un sujet A et son évaluation. Ici, le sujet A, c’est-à-dire le devoir, est considéré par moi « compliqué ». On peut donc admettre que le jugement est une appréciation subjective, ce qui le démarque du jugement de fait, qui, lui, constate une situation donnée avec un point de vue neutre sans évaluation de bien ni de mal. Cependant, il faut peu de choses pour que l’on dérape d’un jugement de fait au jugement de valeur. « Il n’y a encore plus d’eau chaude », ce qui sous-entend « qui a utilisé toute l’eau chaude ? », c’est de la faute à quelqu’un ! Alors que le chauffe-eau n’est peut-être plus en état de marche, tout simplement. On aurait donc tort de penser ça, ce qui confère à cette phrase, une connotation préjugée. Qu’est-ce qui modifie notre jugement ? En 1988, Bodenhausen effectue une expérience auprès de sujets américains. Les personnes choisies devront à partir de photographies, de CV… juger la culpabilité de deux hommes,