Qu'est-ce qui fait la valeur d'une oeuvre d'art ?

2401 mots 10 pages
Le moindre gribouillis de Picasso à une époque, lui permettait de se payer un repas, ce qui signifie que d’emblée sa production s’apparentait à une œuvre d’art ; un individu lambda faisant le même dessin resterait sur sa faim. Qu’est-ce qui permet d’attribuer à une production le titre d’œuvre d’art ? Qu’est-ce qui lui donne cette valeur distinctive qui la place hors du champ des objets usuels du monde ? A-t-elle cette valeur indiscutable en elle-même (objectivement) ou bien doit-elle la recevoir du spectateur (subjectivement) ?
Nous tenterons de répondre à ces questions sans commencer à examiner la nature d’une oeuvre d’art, ce qui en fait sa spécificité. Puis, nous aborderons ce qui est à l’origine de l’évaluation, à savoir le jugement de goût. Ensuite nous verrons en quoi l’alliance de jugements objectifs et subjectifs est apte donner une valeur à l’œuvre. Pour finir, on cherchera à savoir si la valeur de l’œuvre se réduit à sa valeur marchande.

Nous montrerons tout d'abord les spécificités des ouvres d'arts. La ruche de l’abeille est-elle une œuvre d’art au même titre que la Tour Eiffel ? Dans les deux cas il y a un savoir faire indéniable, excepté que dans le cas de l’abeille ce savoir est non conscient, instinctif. L’activité constructrice de l’abeille est mécanique, déterminée par un programme génétique qui fait d’elle un simple moyen, et non pas un agent créatif, source autonome de son propre projet. Kant, dans la Critique de la faculté de juger, écrit « on ne devrait appeler art que la production par liberté » ; l’art pris en son double sens de production artisanale et artistique se définit avant tout comme « un libre arbitre qui met la raison au fondement de ses actions ». Liberté et mécanisme s’excluent mutuellement. Une œuvre d’art ne peut être qu’humaine puisque les êtres purement naturels suivent les mécanismes qui les composent. L’homme au contraire ne se réduit pas à un mécanisme, à des réactions en chaîne déterminées, prévisibles, mais par sa

en relation

  • L'homme et le besoin d'art
    1525 mots | 7 pages
  • Stphen zweig le joueur d'échec
    704 mots | 3 pages
  • A quoi reconnaît on une oeuvre d'art
    2213 mots | 9 pages
  • Sujet D Invention Francais Guernica
    718 mots | 3 pages
  • Commentaire de texte sur le paragraphe 6 de la faculté de juger, kant
    2065 mots | 9 pages
  • Commentaire de texte –kant - critique de la faculté de juger §7
    1769 mots | 8 pages
  • Faut'il avoir des connaissances techniques pour apprécier une oeuvre d'art
    282 mots | 2 pages
  • Les liaisons dangereuses
    600 mots | 3 pages
  • L'originalité suffit-elle à faire la valeur d'une oeuvre d'art?
    1773 mots | 8 pages
  • Jugement
    291 mots | 2 pages
  • Commentaire pascal
    1385 mots | 6 pages
  • La connaissance de soi est-elle plus facile que la connaissance des choses
    1008 mots | 5 pages
  • Droit
    3750 mots | 15 pages
  • Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art ?
    6508 mots | 27 pages
  • Le miel
    1130 mots | 5 pages