Qu'est-ce qui fait la valeur d'une oeuvre d'art ?
Nous tenterons de répondre à ces questions sans commencer à examiner la nature d’une oeuvre d’art, ce qui en fait sa spécificité. Puis, nous aborderons ce qui est à l’origine de l’évaluation, à savoir le jugement de goût. Ensuite nous verrons en quoi l’alliance de jugements objectifs et subjectifs est apte donner une valeur à l’œuvre. Pour finir, on cherchera à savoir si la valeur de l’œuvre se réduit à sa valeur marchande.
Nous montrerons tout d'abord les spécificités des ouvres d'arts. La ruche de l’abeille est-elle une œuvre d’art au même titre que la Tour Eiffel ? Dans les deux cas il y a un savoir faire indéniable, excepté que dans le cas de l’abeille ce savoir est non conscient, instinctif. L’activité constructrice de l’abeille est mécanique, déterminée par un programme génétique qui fait d’elle un simple moyen, et non pas un agent créatif, source autonome de son propre projet. Kant, dans la Critique de la faculté de juger, écrit « on ne devrait appeler art que la production par liberté » ; l’art pris en son double sens de production artisanale et artistique se définit avant tout comme « un libre arbitre qui met la raison au fondement de ses actions ». Liberté et mécanisme s’excluent mutuellement. Une œuvre d’art ne peut être qu’humaine puisque les êtres purement naturels suivent les mécanismes qui les composent. L’homme au contraire ne se réduit pas à un mécanisme, à des réactions en chaîne déterminées, prévisibles, mais par sa