Qu 'est ce que choisir?
Nous pouvons dire que le choix relève de l’action, si nous définissons l’action comme pouvoir d’altération qui définit ou que définit un sujet, l’agent, et qui est mesurable à des effets. Celui qui agit peut quelque chose, il n’est pas seulement dans l’ordre de la proclamation, de la déclaration d’intention. Il faut distinguer l’action d’une puissance d’altération qui s’exprimerait à l’insu de l’agent comme des modifications naturelles : le développement organique, le vieillissement… Il s’agirait sinon d’une puissance que nous reconnaissons et sur laquelle nous avons un pouvoir d’altération limité. Il faut distinguer l’action de l’acte. L’acte a pour condition de possibilité l’action qui est révélée par l’acte. C’est une spécification du pouvoir faire dans l’agir ainsi et pas autrement. Cela sous-entend que l’agent pouvait agir autrement. Nous plaçons le choix entre l’action et les actes : si l’action était impossible, le choix serait illusoire. Il donne du sérieux à l’agent. Choisir demande l’initiative d’un sujet qui se demande, recherche, examine, tergiverse, se précipite, décide, modifie, s’abstient, regrette… En choisissant, le sujet projette et réalise. Il se pose des questions. Le choix révèle aussi les difficultés de l’action. L’action est la condition de possibilité du choix, le choix est l’épreuve de vérité de l’action. Le choix est plus large que l’acte, il le commande. Il est possible de discriminer des actes quant au choix, de distinguer des actes irréfléchis, spontanés d’une part, réfléchis, raisonnés d’autre part. L’acte est l’aboutissement du choix et son accomplissement. L’acte sanctionne un choix : on a bien ou mal choisi. Le choix appelle l’acte sans quoi il est un scénario illusoire, un jeu de l’ordre du semblant. Il est de la responsabilité de celui qui choisit de se décider. La vérité du choix est ce qui est fait. En question est ce qui peut ou doit être imputé à celui qui s’est décidé. Faut-il distinguer des