dissertation sur la notion d’habiter

Dans l’ordre des choses, l’homme vient au monde et non l’inverse. Le Terre préexiste à l’homme qui y vient et s’y inscrit. Sitôt qu’il vient au monde, l’homme est en relation avec lui-même et avec son environnement naturel et social.

Quand je réfléchis alors sur la notion d’habiter, je pense tout d’abord à l’abri pour se protéger du milieu extérieur. Milieu auquel on s’expose dès notre venue au monde. En effet, si on admet que sortir en milieu extérieur est une prise de risque et que notre enveloppe (notre peau) s’expose directement aux dangers de ce milieu ; Alors notre habitat est une seconde peau que l’on enfile comme un kevlar quand on franchit le seuil de notre porte et que l’on ferme celle-ci à clé. « Habiter » serait donc avoir un toit sur la tête et des murs qui nous protègent?
Oui, mais pas seulement ; car habiter c’est exister, au sens le plus premier du terme. Ce qui signifie donc d’emblée être-là, situé, localisé mais aussi s’insère à un temps donné dans une communauté, dans une culture. Habiter signifie donc, non pas vivre passivement, mais être actif, agir sur le vaste espace du monde pour le qualifier, pour enclore son habitation, en définir le seuil, l’intérieur et l’extérieur et donc sa frontière (territoire).

L’individu sélectionne donc des éléments du monde pour leurs donner un sens personnel. Ce processus lui permet d’aborder le monde entier à partir d’un centre, le sien. Habiter c’est avoir un lieu de réunion de personnes et d’objets faisant partie de la « sphère » privée et d’avoir également un lieu d'accueil pour des personnes extérieures. L'accueil que l'on fait dans cette « sphère » correspond aux rapports que l'on entretient avec les autres. Faire entrer quelqu'un dans celle-ci laisse percevoir quel être social je suis.
L'habitat pose alors la question de l'identité. Avoir une adresse postale est un signe d'existence. On parle d'intérieur ou de chez soi pour parler de sa maison.