« Quand le ciel bas et lourd »
Charles Baudelaire, grand poète du XIXème siècle, faisait partie des Poètes maudits, c'est-à-dire non compris par la société de leur époque. On retrouvera cette solitude dans beaucoup de poèmes de la section "Spleen et Idéal". Cette section évoque l'Homme, déchiré entre l'aspiration à l'élévation et l'attirance pour la chute, le déchirement, traduit chez Baudelaire comme le Spleen. Le poème "Quand le ciel bas et lourd" exprime cet état de tristesse, de malaise, d'angoisse qui n'a pas de cause et qui entraîne un certain mal de vivre, une mélancolie.
Voyons comment le Spleen s'exprime dans ce poème en étudiant tout d'abord les caractéristiques de Spleen et ensuite le crescendo de l'angoisse.
I- Les caractéristiques du Spleen
Le tableau d’une scène au caractère déprimant et macabre :
Ce poème de Baudelaire évoque le Spleen baudelairien. En ressent une atmosphère fantastique et terrifiante par les éléments du paysage (« couvercle » v1, « gémissant » v2, « un jour noir » v4, « un cachot humide » v5, « une chauve-souris » v6, « pourris » v8, « vaste prison » v10, « araignées » v11, « cloches » v13, « un affreux hurlement » v14, « esprits errants » v15, « geindre » v16, « corbillards » v17, « mon crâne » v20, « drapeau noir » v20). Cette atmosphère caractérise déjà le Spleen. Baudelaire utilise dans les trois premiers quatrains des comparaisons spatiales qui expriment le sentiment du Spleen comme : « comme un couvercle » v1, « la terre est changée en un cachot humide » v5, « comme une chauve-souris » v6, « la pluie » v9 et « d’une vaste prison lite les barreaux » v10. On relève notamment dans ce poème des diérèses qui apportent un effet d’insistance (« muet » v11, « opiniâtrement » v16).
Le jeu des correspondances :
La théorie des correspondances baudelairiennes a été inspirée de Platon. Dans ce poème, l’auteur met en place un jeu des correspondances. A travers les images, il établit une correspondance entre le paysage extérieur et