Dans un monde toujours plus globalisé, la question des frontières devient de plus en plus complexe et controversée. À cela s'ajoute, en Europe, l'absence de limites clairement définies à l'est pour la séparer du continent asiatique. Mais au-delà de l'aspect géographique, la définition des frontières politiques de l'Europe est aussi délicate, avec la question sous-jacente de l'élargissement de l'Union Européenne. Ainsi, on constate aujourd'hui que les frontières de l'Europe ont tendance à devenir de plus en plus floues. Dès lors, comment définir les frontières de l'Europe ? Quels critères retenir pour redessiner ses frontières ? Quelles sont les différentes visions politiques de l’Union Européenne ? Ce sont toutes ces questions qui forment le débat autour des frontières de l’Union Européenne.
On pourrait sans doute répondre facilement à la question « Quelles sont les frontières de l'Europe ? » en reprenant la délimitation conventionnelle formulée à maintes reprises par le général de Gaulle : « l'Europe, de l'Atlantique à l'Oural ». Cette expression, employée pour la première fois le 16 mars 1950, n'était pas pour lui une formule creuse. Elle répondait à une idée claire ayant trait à la sortie de la guerre froide et à l'établissement d'une paix juste et durable. « L'Europe de l'Atlantique à l'Oural » reflète d'abord une constatation géographique : enfant, le général apprit comme tous les écoliers que l'Oural marquait la frontière entre l'Europe et l'Asie. De ce point de vue, la Russie fait partie de l'Europe. Dans le contexte de la guerre froide, où deux mondes antagonistes semblent exister, le fait d'appeler de ses vœux « l'Europe de l'Atlantique à l'Oural » est pour de Gaulle une manière de récuser dans son principe même la politique des blocs. Mais au-delà de l'anecdote et du contexte géopolitique de la période gaulliste, que penser réellement des frontières européennes, où se situe le débat et quelles en sont les réponses apportées ?

L'Europe n'est pas