Question générale : Quel est le rôle du décor dans Fin de partie : Depuis les origines du théâtre, le décor a été sans cesse perfectionné, de sorte à le rendre plus réaliste. Ce n’est pas le cas de celui de Fin de partie, dont la description faite dès première page paraît surprenante. En effet, un décor d’apparence très simpliste nous est dépeint. C’est pourquoi l’on peut s’interroger sur le rôle du décor de Fin de partie. Nous verrons en quoi ce décor peut paraître irréaliste voire même surréaliste, pour ensuite approfondir la visée symbolique de celui-ci. Tout d’abord, la pièce se déroule dans un lieu abstrait : la didascalie initiale porte simplement l’indication « Intérieur sans meubles ». L’absence de mobilier surprend le lecteur de par l’invraisemblance qu’il suscite chez celui-ci. Ainsi, seuls des accessoires figurent sur scène : les deux poubelles, dans lesquelles sont Nagg et Nell, les parents de Hamm, le fauteuil à roulettes de celui-ci, deux petites fenêtres « haut perchées » et un tableau retourné. Ces éléments, seuls constituants du décor, contribuent à créer un univers irréaliste ou plus précisément une réalité spécifique à la pièce. C’est une mise à distance entre le théâtre et la vie « normale ». C’est la représentation même de ce qu’écrit Apollinaire dans la préface des Mamelles de Tirésias : « Le théâtre n’est pas plus à la vie qu’il interprète que la roue n’est une jambe » ; il ne doit pas permettre au spectateur d’identifier ni un style ni même une époque. Le tableau retourné, est une des plus apparentes manifestations de cet absurde. Néanmoins, le rôle du décor ne se limite pas à un simple effet surréaliste, il a également une portée symbolique. La pièce se déroule dans un lieu unique et clos, les didascalies et les dialogues insistent notamment sur la présence des murs dès la didascalie initiale : « aux murs de droite et de gauche ». L’enfermement est renforcé par le manque d’ouvertures : les seules fenêtres sont petites et « haut