Quelle est la place de jean moulin dans la mémoire de la résistance
Jean Moulin entre en mémoire le 19 décembre 1964 avec son entrée au Panthéon. Alors que « la panthéonisation tue les gens une seconde fois », là elle fut un acte réussi qui a changé le statut mémoriel de Jean Moulin puisque jusqu’en 1964 il n’est pas le héros éponyme de la résistance. En effet, dès la fin de la guerre, les historiens et les acteurs choisirent de mettre en lumière cette histoire avec l’appui du pouvoir politique mais pourtant il n’y a pas une trace de Jean Moulin dans la première publication de la Documentation française sur la Résistance. Ceci est étonnant car de nos jours, Jean Moulin est considéré comme un véritable symbole : un symbole de l’Etat républicain, de l’unification de la Résistance extérieure et intérieure, dont la mission se termina par la mort sous la torture. Quelle est alors la place de Jean Moulin dans la mémoire de la Résistance ? Avant toute chose, Jean Moulin était un homme ordinaire atteint d’une fièvre républicaine qui le conduira à accomplir une carrière exemplaire et ses premiers actes de résistance. Il fut ensuite un résistant important, sous le pseudonyme de Rex, et il a été l’acteur principal de l’unification de la résistance. Pour finir, il fut l’inconnu du Panthéon qui par la suite devint un véritable héros et symbole pour la France.
I. Jean Moulin, un homme ordinaire
A. Une enfance placée sous l’influence de la République
Il est né à Béziers, au cœur du midi rouge, en 1899 dans une famille républicaine. Il hérite du modèle républicain (rationalisme, croyance au progrès de l’humanité, attachement aux institutions républicaines, sensibilité sociale réformiste et un patriotisme sans nationalisme agressif) de son père qui était enseignant au collège de Béziers qui le pousse à faire des études.
Il adhère aux Jeunesses Laïques et Républicaines en 1919, et s’inscrit dans la mouvance radicale au début des années 20.
B. Ses débuts en tant que fonctionnaire
Son père le lance dans une carrière de